A partir d'échantillons de tissus étalés sur une table, en choisir un et parler de la personne revêtue d'un tel vêtement....
Donc, avec mes pensées qui tournent autour de mon projet d'écriture du moment, ça a donné le texte suivant (peu voir pas du tout corrigé, c'est du premier jet) :
Quinze ans qu'elle n'a jamais remis les pieds là-bas. Elle appréhende. Nathan est à l'étranger, personne ne la dérangera, sauf ses démons et ses souvenirs. Elle passe par le petit chemin de terre, depuis l'église, où elle a laissé sa voiture. A petit pas, elle approche, elle a peur, elle est excitée à chaque détail qu'elle reconnaît. La forme de Belledonne qui étend ses ombres sur la vallée en contrebas, de bon matin, et la croix de Chamrousse qui s'embrase de tous ses feux, sur sa gauche. Et à chaque détail qu'elle ne reconnait pas, son cœur s'emballe davantage. Quinze ans ! Elle n'était qu'une ado révoltée, fugueuse. Aujourd'hui, elle revient à pas de loup, comme une voleuse dans une maison qui lui revient de droit. Le portail grince, plus encore, il lui semble, que dans ses souvenirs. A l'ombre de la maison, l'herbe est blanche par le gel.Au final, je ne sais pas du tout si ce passage se trouvera dans mon projet actuel (La Maison Familiale), mais oui, un jour, elle (Zoé) reviendra dans la maison de son enfance (d'où le nom) et se retrouvera confronté à la vie qu'elle menait dans son enfance...
Ils on même coupé le chêne centenaire, confidents de ses plus grands secrets. A la place, ne subsiste qu'un immense trou. Elle s'y revoit, à l'aube de ses quinze ans, juste avant sa fugue, avec le magnifique costume traditionnel que sa mère lui avait offert. Bleu... Et si doux !
Une envie irrépressible de le revoir s'empare d'elle. Certes, son but premier, à profiter de l'absence annoncé de son frère n'était pas de fouiller dans sa propre chambre à la recherche d'une chimère, le dernier cadeau de sa mère, mais il y avait un trou béant à la place de son cœur, à la vue de ce jardin défiguré. Elle veut simplement s'assurer qu'elle n'avait pas totalement rêvé ses souvenirs d'alors.
Face à la cuisine, elle pousse la porte vitrée de la même manière qu'elle le faisait jeune. La porte coulisse sans un bruit. L'odeur du bois qui travaille l'assaille, amenant doucement des larmes à ses yeux.
A pas de loup, elle traverse la maison, en déplaçant le moins de choses possible. A sa grande surprise, elle retrouve sa chambre dans l'exacte configuration où elle l'avait laissé.
Et dans une protection, posé sur le lit, la robe bleue étincèle.
Elle approche la main avec hésitation, la glisse sous la couche plastique et caresse délicatement le tissus qui n'a pas bougé.
L'attente devient insoutenable. Elle sort le costume de son étui, se déshabille rapidement, comme dans son adolescence, en balançant les habits par-dessus son épaule.
Elle enfile ce rêve soyeux. Sa peau en a oublié la douceur, ses yeux l'éclat du bleu emprisonnant le soleil quand elle danse devant la glace.
Le monde lui parait beau, lumineux, aérien. Elle danse d'un pas sur l'autre, renouant avec les sensations. Il y a quelque chose de magique, elle s'attend chaque instant à entendre la voix tonitruante de son père pour la ramener à l'ordre, ou le toc-toc discret de sa mère à sa porte.
Quinze ans !
A regret, elle ôte la robe de princesse, habit traditionnel soyeux, captivant les regard. Elle la replie doucement et la replace dans son cocon protecteur.
Rechausse son pantalon informe, mais premier prix, son haut décoloré par une vieillesse accélérée. Puis elle retourne en arrière et ferme les portes derrière elle.
Quinze ans....
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