dimanche 23 février 2014

Chronique - à la fin des temps - Rebecca Moleray - partenariat Mort-sure



Titre : À la fin des temps.
Auteur : Rebecca Moleray
Éditeur : edilivre

Présentation :
Ziaka, l'Evoluante de notre monde, a échoué dans sa tâche et mené la Terre au bord de la destruction.
Ses supérieurs, les Trois Puissances élémentaires, lui infligent un châtiment exemplaire : l'humanité sera détruite et remplacée par une race extra-terrestre plus résistante, les Assiris ! 
Révoltée, Ziaka se rebelle contre l'ordre de l'univers.
Sur Terre, elle rencontre deux jumeaux honnis par leur tribu : Ryulûn le compatissant et sa jumelle, Nayra la magicienne aux puissants pouvoirs.
À leurs côtés, Ziaka fera tout son possible pour sauver les derniers survivants de ces humains qu'elle a élevés dans le malheur mais tellement aimés...

A lire absolument si vous aimez :
- quand les dieux viennent empêcher leurs ouailles  de vivre tranquillement
- les planètes gelées où la vie a du mal à survivre (mais y arrive)
- les grandes puissances qui se cachent derrière une apparence de petite fille.
- une aventure épique
- les manipulations qui se retournent contre leurs auteurs
A éviter si vous cherchez :
- une parfaite maîtrise de la langue française.
- une histoire où tout finit bien.
- une histoire chronologique

Mon avis :
Dans l’ensemble, c’est un texte très déroutant que j’ai eu l’occasion de lire en partenariat avec le forum Mort-Sûre. De la fantasy haute en couleur avec une équipe de bras cassés assez impressionnante. Des morts qui les accompagnent à chaque tournant de leurs périples, des fois pour le bien, des fois pour le mal, jusqu’à ce moment crucial de l’intrigue où on se demande : « mais en fait, c’est quoi le bien ? C’est quoi le mal ? »
C’est de ces races d’histoires qui font réagir, qui font réfléchir. À la place des actions de personnages, au rôle que les autres leur laissent avoir. Il n’y a pas un seul personnage innocent, dans cette histoire. Pas un seul personnage ne porte sur ses mains moins de la moitié des morts de l’histoire (et il y en a, dans cette histoire, des morts). Que ce soit du coté de ceux qu’on suit, les « gentils » : Ziaka, Nayra ou Ryulun ou de leurs ennemis, les impitoyables Assiris.
Si j’ai largement déploré au cours de la lecture certaines facilités (hum… hum… une race élancée, fine, qui prône l’harmonie et qui chante cui-cui avec les oiseaux et qui parle par télépathie avec tout ce qui bouge, ça ne vous rappelle pas quelque chose ?), ainsi que certaines tournures malheureuses relevant de la maladresse (un peuple de chasseurs cueilleurs qui parlent comme nous, avec nos expressions qui deviennent complètement anachroniques ?), le fond de l’histoire emporte largement l’intérêt du lecteur.
Les personnages sont profonds, surtout les principaux. Je regrette par contre, moi imperturbable optimiste, que certains soient morts beaucoup trop tôt, et que leur fins aient été un peu trop expédiées à la va-vite…
La structure de l’histoire est perturbante, elle est découpée en partie, chacune ayant un narrateur particulier, mais aussi une ligne de temps particulière. Ainsi les deux premiers qui s’alternent le plus souvent ont quelques lunes d’écart entre eux. (On s’en rend compte très rapidement, étant donné qu’il y a les mêmes personnages qui sont présents dans les deux scènes, juste leurs situations n’ont rien à voir). Mais il n’en reste pas moins que c’est perturbant et qu’ainsi, on sait très rapidement la direction que prend l’histoire : il ne s’agit pas de savoir comment cela va finir, mais pourquoi cela finit comme ça, et peu à peu, quand la lecture continue, la seconde question qui surgit, c’est : « Est-ce que c’est bien que cela finisse ainsi » ?
Personnellement j’ai beaucoup eu de mal avec le personnage de Ziaka qui est horriblement certaine qu’elle est la créature la plus malheureuse et la plus horrible de tout l’univers. J’ai préféré la vision assez paranoïaque de Nayra, que j’ai trouvé beaucoup plus active, même si elle a, elle aussi, ses propres démons à affronter.
Donc comme je le disais, dans l’ensemble, j’ai eu du mal à accrocher réellement à l’histoire, mais une fois que le fond a su s’imposer, j’ai été happée. Je reproche beaucoup de choses, parce que je sens que cette histoire aurait pu être un coup de cœur. Dû à ces maladresses déjà évoqués, cela n’en sera pas un, et seulement un livre que j’ai bien aimé.

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