mardi 26 février 2013

Extraits - Expériences trop réussies - Partie 3

Je suis actuellement en train de retravailler mon premier roman : Expériences trop réussies. Cela raconte l'histoire d'une jeune fille qui grandit et devient amoureuse, et découvre par là-même que le monde dans lequel elle vivait jusqu'à présent est truqué. Il n'est ni authentique, ni naturel, tout a été construit par son père, Matthieu Malgolfas.
C'est tout simplement l'histoire d'une fille qui se demande jusqu'où elle se trompe sur le monde, et si cela vaut la peine de continuer à vivre, quand les choses commence à mal tourner.

L'extrait qui suit se trouve dans la dernière partie de l'histoire. Ayleen danse plusieurs fois par semaine avec Rafaelo, et cette fois-ci, son amie Rachel lui demande de l'aide sur le trajet. Ayleen appelle Lias pour qu'il vienne l'aider, et voilà... Quelques scènes plus tard :
(Lors de l'entrainement, Rafaelo et Ayleen danse ensemble. Sebastian est leur prof de danse)


Je finis par tout expliquer sans m’emmêler dans mon explication, même si je sens que c’est bien proche, à de nombreux niveau. Lias reprends très rapidement son attitude sérieuse et se tourne vers mon amie pour parler avec elle.
Un frisson de jalousie me parcourt, tandis qu’il m’a lâchée. Je me tourne vers Rafaelo, qui m’attend toujours, un peu goguenard.
« Ainsi, c’est donc totalement vrai que tu l’aimes. J’avoue que je n’y croyais même pas.
— Pourquoi tu lui veux du mal ?
— Hey, princesse, demande toi d’abord pourquoi lui me tient rancune de ce qui lui va pas. Tu ne nous connais pas tout les deux, nous avons notre propre histoire. »
Le voilà tout à coup bien sérieux. Je ne m’y attendais pas, cela me surprend totalement. Puis comme s’il n’avait pas eu cette apparence grave, son sourire vient à nouveau se coller sur son visage et il me tend les mains en murmurant :
« Viens donc danser, nous avons encore notre entrainement à faire. »
Je suis paralysée, le moindre mouvement me demande un effort. Mes yeux, fixés sur Lias, comme pour lui demander une autorisation ne semblent pas vouloir changer d’objectifs. Je n’ose pas penser à ce que cela implique, je ne veux pas retourner dans le conflit.
« Je vois que la confiance entre vous deux semble régner au plus haut point. Mais, ma belle, il fallait y réfléchir avant de l’inviter ici… Maintenant c’est trop tard. Si tu ne veux pas faire de danse, tu peux rentrer, ou me le dire tout de suite. »
Il se tait un moment, avant d’ajouter, alors que sa bouche se tord en un sourire moqueur :
« Mais dans ce cas là, c’est toi qui le dit à Sebastian. »
La menace me fait douter de tous mes choix. Et je lui prends doucement la main, tandis que la musique résonne autour de nous, à nouveau.
Je veux danser pour que Lias me regarde à nouveau, je veux sentir son regard sur moi. J’attrape les bras de Rafaelo, et bien que je me tienne à plus grande distance de lui, j’applique ce que m’a apprit Myriam. Je revois son visage, et la chaleur de sa voix tandis qu’elle m’explique comment passer en vitesse plus rapide. Il faut que je veuille aller plus vite. Par les sentiments, mon pouvoir se développe.
Mes sentiments les plus forts sont ceux qui me lient à Lias, même si j’ai mis du temps pour les reconnaître parfaitement, je sais maintenant qu’ils sont là, et je ne peux pas envisager de les effacer. Je me concentre sur Lias, sur ce que je pense de lui. La tendresse que j’ai pour son coté têtu et borné. L’admiration que j’ai devant ce qu’il a subit : être l’expérience principale de mon père, et l’aîné de tous les autres Ambreterre, ne devait pas être toujours de tout repos.
Et peu à peu, les sauts de Rafaelo ralentissent, jusqu’à ce qu’il me donne l’impression de voler dans l’espace, immobile. Lias a tourné son regard vers moi, et je lui souris. Je suis hors du temps, il n’y a que lui qui me voie, il n’y a que lui qui compte. Son visage se détend et je suis rassurée. Il n’a pas l’air de me tenir tant rigueur que cela d’avoir osé l’obliger de venir ici.
Je dirais même que tu es relâché, un peu plus heureux que plus tôt. Pourquoi ? Alors que je me pose cette question qui tourne en rond dans la tête, je détecte à nouveau le parfum de Raïa qui m’arrive par vague. Je n’arrive pas à t’en vouloir. Je sais que c’est dangereux pour Rachel, mais je ne peux pas t’empêcher d’alléger ton fardeau. J’ai fait une faute en te demandant de venir ici. Tu fais une erreur en libérant ce parfum qui nous rend fou, et que tu sais interdit. Mais mon père ne vient tellement jamais ici, qu’il ne pourra pas y avoir de conséquences.
La musique s’accélère à nouveau et je me positionne parfaitement avant qu’il ne soit temps. J’aperçois le regard un peu étonné de Rafaelo.
« Je vois que je ne sers plus à grand-chose. Veux-tu qu’on passe à la seconde étape du plan de ton père, Ayleen ? »
Je ne veux pas comprendre. Je refuse de m’interroger sur ce qu’il vient de dire.
« Et l’amitié que j’ai pour toi, elle fait aussi partie du plan ? »
Ma voix est froide, coupante, glaciale par la peine et l’impression qu’on me dépossède de tout ce qui m’appartient de bien. De quoi puis-je décider de ma vie, si tout fait partie du plan.
Je vois pour la première fois le visage sincère de Rafaelo qui me regarde avec peine.
« Non, elle ne fait pas partie du plan, et elle m’a value de sévères représailles, sais-tu. Je devais simplement te pousser à aller au-delà de tes capacités normales. L’important, c’est que j’ai réussi, non ?
— Comment  ça, de sévères représailles ? Qu’est-ce qu’il a fait ? Qu’est ce que mon père a osé faire pour intervenir une fois de plus dans ma vie privée ?
— Ayleen, je pense que tu n’as jamais eu de vie privée. Ton père voulait t’élever surement avec les meilleures intentions du monde.
— Ne joue pas avec moi à ça, Rafaelo ! Que t’as fait mon père ?
— Rien, seulement des punitions pour que je n’oublie jamais mon rôle…. »
Je sens à la gravité de son visage que c’est loin d’être si peu pour lui. Je veux lui demander beaucoup plus mais je sens que ce n’est pas tout à fait le bon moment. Il n’empêche que je sais qu’il y a des choses à chercher de ce côté-là, maintenant. Il sera toujours temps, plus tard, de revenir dessus et d’arracher la vérité à mon père ou à Rafaelo.
Nous continuons de danser ensemble sans plus dire un mot. Sébastian nous observe, de loin, visiblement pour ne pas s’approcher trop de Lias. Il y a tellement de choses que j’ignore sur tout ça.

***

Quand le cours se termine, Sebastian me prend à part pour que je n’oublie pas de le libérer du « problème ». Je retrouve Rachel et Lias qui sont en grande discussion. Je n’ose pas m’imposer, mais je me rapproche sensiblement de lui, pour effacer ce qui s’était passé en début de séance.
Sans se rendre compte, il entoure mes épaules de son bras, et je me sens enfin rassurée. Nous allons trouver une solution pour Rachel. Elle sourit tristement en nous voyant, mais ne dévie pas la discussion et Lias continue sans sembler s’apercevoir de ses gestes.
Il s’attend peut-être à ce que je le rejette ? Cette idée me blesse profondément. Pourquoi refuse-t-il d’admettre que je pourrais avoir changé d’avis sur lui ?
« Le mieux, ce serait que Line t’accompagne à la Citadelle. J’irais un peu avant pour présenter le problème à Thomas. Il nous aidera. Tu sais le reconnaître de vue ?
— Ton père ? »
Rachel me regarde avec étonnement. Puis elle ajoute, se sentant peut-être légèrement honteuse d’avoir ramené l’attention sur moi.
« Je ne l’ai jamais vu.
— Il ne ressemble à rien, tu ne manques rien, je peux te l’assurer. »
Tout en parlant, j’essaye de coincer le bras de Lias toujours autour de moi. Si possible sans qu’il ne s’en rende compte. Mais ce n’est pas gagné. Il  me regarde avec un air à faire fondre un iceberg. Comment il peut supposer que je puisse rester insensible ? Cela me vexe, alors je ne prends plus attention à ses gestes, et en me rapprochant encore un peu plus de lui, je recentre la discussion.
« Si j’ai bien compris ce que tu propose, Lias, c’est d’aller chercher mon père pendant que j’attends à l’extérieur, à se cailler avec Rachel. Tu es au courant qu’on est bientôt au mois de novembre, et qu’il fera nuit au moment où on y sera.
— Oui, c’est sur que ce n’est pas la solution idéale. Mais d’un autre coté, je ne peux pas te demander d’aller le chercher, tu ignores où est son bureau.
— Heu… »
Je ne veux pas rougir. Cela n’est pas du tout le moment. Je me mords les lèvres pour ne pas faire un commentaire que je regretterais. Il semble se rendre compte de quelque chose.
« Tu ne connais pas où est son bureau, hein, Line ?
— mmmh… »
Je n’ose pas ouvrir la bouche de peur de dire une réponse qui ne serait pas avisée. 
« Line ? C’est quand la dernière fois que tu es allé à son bureau ? »
La réponse m’échappe contre ma volonté, il me fait le coup des yeux inquisiteurs, je ne peux pas y résister.
« Hier ? »
Il s’étouffe en répétant ma réponse et tout d’un coup devient suspicieux. D’une petite voix, je réclame qu’on s’intéresse à nouveau au problème qui nous occupe. Son attitude, même s’il s’en dément, me démontre qu’il commence à se douter de quelques choses.
Et alors que c’est ce que j’ai voulu toute la journée, je trouve ce soir que ce n’est pas du tout le bon moment. Il faut s’occuper de Rachel ! Elle est plus importante que toutes ses histoires de secrets qui se cachent encore dans nos cœurs. C’est  peut-être du aussi au fait que j’ai enfin compris à quoi rimait ma vie. A être avec lui, et qu’il soit avec moi. Après tout, le reste n’est que superflu.
Il accepte non sans mal, de laisser tomber le sujet pour l’instant.
« Donc, si on récapitule, Ayleen va trouver son père, et nous deux, on attend hors de la Citadelle que les deux arrivent. Et après, que ce passera-t-il ?
— Je ne sais pas, mais c’est ça l’idée, en effet. Bien sur, c’est possible uniquement si ‘Line n’a pas menti à ce sujet et qu’elle est bien passée hier à la Citadelle… Et du coup, j’aimerais savoir si… par hasard… »
Je tente de garder un visage de marbre, mais avant même de finir de tenir ma pause, je sais que j’avais échoué. Je le sens, Lias ne laissera plus jamais ce sujet indemne. Il veut trop savoir ce qui s’est passé. Espère-t-il que ce soit pour lui ? Et s’il pose la question, je lui réponds quoi ?
La vérité, je suppose. On s’est surement suffisamment dit de mensonges comme ça pour une vie entière.
Une fois que nous sommes d’accord, tous les trois, que nous n’avons pas de plan de secours, nous nous mettons en mouvement. Je voulais partir au plus vite, pour éviter qu’une nouvelle fois, les choses s’enveniment entre Lias et Rafaelo. Mais visiblement, ils parviennent à rester civils, à la fin. Mais je ne trouve pas ça une raison suffisante pour tenter le diable, non plus.
Et voilà. C'est dans ces scènes que je suis perdue jusqu'au cou.
Le but de la réécriture de la partie 3, c'est (normalement) de finir  pour la fin du mois (toutafait, à l'heure où j'écris ce message, ca veut bien dire qu'il faut que je termine pour ce WE (que je n'hésiterais pas à grater pour finir).).
Et j'aime autant vous dire que je suis encore bien loin d'en avoir fait le tiers ou la moitié. Au maximum j'en ai fait un dixième je dirais...
Soyons fou !

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