Pour les histoires en cours de correction, c'est totalement différent. J'ai déjà écrit l'histoire, j'ai déjà vécu, en quelques sorte, ce qui va arriver. J'ai pris du recul, j'ai comparé ce qui est écrit avec ce que je voulais raconter.
- J'ai commencé un plan, pour redresser l'histoire.
- Je me suis découragée devant l'immensité de la tâche.
- J'ai laissé de coté cette histoire, mais elle tournait en toile de fond. Toujours... Tout le temps.
- Mais quand on me demande sur quel type d'histoire j'aime raconter, c'est celle-là qui vient naturellement, parce que mine de rien, c'est celle-là où je suis allée le plus loin, même si ce n'est pas la première de mes histoires.
- Et dès que je commence à en parler, j'ai du mal à m'arrêter. Je connais ce qui s'est passé mille ans avant, ce qui se passera après l'histoire... Je connais tout le monde qui l'entoure, et je connais les thématiques, et ce sont des thématiques qui me parlent particulièrement.
- Et quand je me retrouve toute seule après en avoir parlé, de cette histoire, je rouvre mes dossiers, parce que j'ai plein d'énergie. Je veux m'y remettre, tout de suite.
- Et on reboucle sur le 1. A moins qu'on ne soit dans l'autre configuration :
Et je commence.
Et puis je m'arrête... Pour une durée limitée mais plusieurs raisons possibles.
- Je viens de réaliser quelques chose sur mon intrigue. Cela fait trois ans que je connais cette histoire. Mais l'intrigue me surprend encore. Alors, je commence à chercher si cette idée est bonne. Si cette idée vaut le coup (parce que, forcément, elle va impacter les pauvres petites corrections que j'ai déjà faites). Si elle ne serait pas mieux à garder pour une autre intrigue, une autre histoire. Quand c'est évident, comme si ça s'imposait de lui-même, je garde. Quand cela implique de changer tout, pour pas grand chose de plus, quand cela implique de casser les grands ressorts de l'intrigue, je laisse de coté.
- Je viens de me poser une simple question toute bête. Mais pourquoi Untel réagit-il comme ça ? Qu'est-ce qui le motive ? Quel est son but dans la vie ? Et là, je carbure pour essayer de trouver une réponse. Les personnages principaux, en général, c'est tellement vitale pour l'intrigue, que j'ai la réponse rapidement. Mais les personnages secondaires ? Pas si simple d'avoir la réponse à ces questions basiques...
- Les pires de questions anodines, c'est celle qui sont sur les déroulements de l'intrigue, du style : Pour quelle raison cette péripétie de l'intrigue peut se passer ? Comment c'est possible ? Pourquoi personne ne pense à faire telle action ? La première réponse à toutes ces questions, c'est à la fois la plus rapide et la plus dangereuse : parce que c'est moi, l'auteur, et que je décide de tout. Dangereux. Pourquoi ? Parce que le fait qu'on ait pas de raisons logique pour expliquer cela veut dire que les lecteurs n'auront pas de raisons logique de penser comme nous. Tandis que si on réfléchit à des raisons logique (ou à la logique nécessaire pour raisonner ces enchainements), les actions et les enchainements n'auront plus le coté dérangeant de l'illogicité.
La formulation
La première, la plus simple, c'est de formuler le problème. La formulation du problème, c'est déjà 50% de réussites. Et si vous avez des doutes, pensez simplement au nombre de fois où le simple fait de vous forcer à dire le symptôme vous a donnée la réponse (style qui m'arrive fréquement : Mais où ais-je mis mon sac/clefs/manteau... => C'est donc mon sac à main /clefs/manteau que je cherche partout, alors qu'il est bien rangé/sur moi...). C'est assez déconcertant, mais rapide. Et il n'y a besoin de personne pour vous aider.La seconde, elle requiert l'aide d'une autre personne, justement, et elle intervient quand on a du mal à énoncer le problème clairement. Style : mon intrigue est bancale, j'y crois plus. L'important c'est de comprendre pourquoi, pour pouvoir adoucir la sensation et travailler à une solution. Cette personne doit être à votre écoute et à l'aide de questions précise, vous forcez à formuler et préciser votre ressenti. Pour ma part, ce qui fonctionne bien, ce sont les questions itératives. On va du plus général au plus précis. Et là, miracle, le problème ressort en gras, rouge et vert fluo.
Une variante de cette solution marche très bien avec Cocyclics, comme le principe de bêta peut justement aider à pointer un problème (notamment dans l'espace de travail des synopsis). A l'auteur de faire le reste du travail, ce n'est pas le travail d'une bêta.
L'objectif débloqué
Il est important après avoir une formulation claire du problème. Comme je le disais plus haut, je pense qu'un problème sur deux se résout au moment où on pose la question clairement, et qu'on identifie les impacts.Les impacts de la solution, seront à mon sens, les limites qu'on donne au problème.
Par exemple, il faut que je trouve ce qui motive Bidule. Par contre, comme Bidule est un personnage secondaire, sa quête personnelle est simple à comprendre, et rapide à expliquer. Il faudra aussi que je sois clair à quand est-ce que Bidule à le droit d'avancer sur son chemin personnel. Bidule ne changera pas le monde. Bidule n'a pas le droit d'avoir un tel rôle dans l'histoire. Bidule a un objectif assez proche d'un archétype, ou simplement d'un objectif "moderne" (du genre qu'on comprend facilement car c'est celui de la société dans lequel on vit) : du style s'enrichir, ou avoir une belle maison, ou se marier avec la belle princesse...
Ce sont des frontières qu'il est bon d'avoir définit précisément, pour ne pas se laisser envahir par d'autres intrigues, qui n'ont rien à faire dans notre petite histoire.
L'objectif, c'est aussi de savoir, quand cette réponse sera répondu (oui, il faut partir du principe qu'elle le sera), quel est la prochaine étape, et qu'est-ce qui s'oppose à la passer. Le cerveau humain n'aime pas la monotonie et la répétition. Il serait dommage d'abandonner une histoire, parce qu'on s'ennuie, à chercher des réponses qui ne viennent jamais ? Il est important d'avoir à l'esprit la grande trame de l'histoire, et la trame de nos progrès pour démêler le tas de noeuds.
Ce que j'appelle l'objectif débloquée, c'est ce vers quoi va tendre notre résolution de problème, c'est ce vers quoi on veut aller. C'est à la fois les limites et le futur de notre problème.
Être clair sur le panier de départ et les outils
Le panier de départ n'est pas vraiment une expression officielle, c'est la manière que j'ai d'appeler ce qu'est l'intrigue et toute l'histoire au moment où on a détecté le problème. L'état initial du problème, quoi, et les outils disponible.Les outils, pour clarifier une intrigue, c'est la discussion, c'est les questionnaires (du genre fiche de personnages), les multiples tableurs, ou simplement son propre cerveau. Pour moi, comme j'expliquerais plus tard, c'est aussi l'écriture d'un synopsis.
La technique du coup de baguette magique
Maintenant, nous avons le départ, et l'arrivée. Nous avons des outils, mais nous ne savons pas encore trop quel outil utilisé. C'est pas grave, on peut tester. Maintenant que l'on peut partir sur de bonnes bases, on ne risque plus grand choses. Tout ce que l'on peut perdre, c'est du temps. Sauf si l'on oublie l'un des deux principes précédents.J'aime beaucoup la technique du coup de baguette magique, quand j'ai un état et que j'ai besoin de rejoindre un autre état. Je sais que je peux y arriver (j'ai les bons outils, et la liaison est possible). Juste j'ignore le chemin...
Je vais identifier les étapes intermédiaire. Et puis... les étapes entre les étapes intermédiaires : jusqu'à avoir une succession d'étape très simple à réaliser.
C'est une méthode que j'utilise dans tous les procédés scientifique, car le départ et le résultat ne risque pas de changer. Quand est-il pour une histoire, où les autres éléments peuvent être amené à changer et les outils sont plus... sont moins exacts ?
Je pense qu'on peut se faire une trousse à outils et apprendre à deviner les étapes intermédiaire, en tout cas, c'est ce que j'essaye de faire de mieux en mieux. Mais pour l'instant je n'ai pas encore la technique miracle, je ne sais pas encore déchiffrer quelle sera la forme ou le fond de la prochaine étape intermédiaire.
La technique bourrin
(qui marche quoiqu'il arrive, avec l'écriture, mais qui peut prendre longtemps...)
J'ai présenté juste avant, la technique que je préférais utiliser pour tout problème se posant à moi. Je l'utilise notamment au travail, et elle se révèle solide et efficace. A condition, bien sûr de savoir repérer ces étapes intermédiaires.Il y a une technique beaucoup plus efficace pour tout ce qui concerne l'écriture. La méthode bourrin.
Vous voulez savoir ce que c'est ? C'est simple, écrivez, la solution finira bien par se montrer...
Ecrivez la même scène de plusieurs manière, de plusieurs point de vue. Cela servira à sentir la voix des personnages, à vous soulager de la théorie, à mettre les mains dans le cambouis, à prendre le problème en main propre.
Ecrivez la vision de l'histoire du personnage dont vous avez du mal à discerner les motivations. Ecrivez son journal jour après jour, ou sa biographie, ou simplement comment il le raconte à sa femme, son copain, son chien, son chat, son Zagwaki, quoique cela soit.
Ses motivations vont sortir toutes seules.
Et si elles le font pas, réécrivez dans un autre style. Elles finiront par se montrer. Faut se montrer plus déterminer que les blocages, je pense que c'est ça, la clef de l'acharnement.
Ecrivez, si c'est des enchainements qui vous gênent, écrivez un synopsis, ou simplement une chronologie des faits. Ecrivez ! Ecrivez !
Je n'en reviens jamais que c'est au moment que je suis en train de rédiger un synopsis (parce que j'aime bien y voir plus clair dans mon histoire et qu'elle bouge souvent) que c'est à ce moment-là que le problème qui me dérangeait depuis deux semaines s'illumine d'un autre point de vue.
Faites des expériences. Ecrivez... La solution de votre problème se fera connaitre d'elle-même
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