dimanche 18 novembre 2012

Corporation du Dragon - Extrait -Rencontre Theirn/Elsa à l'Association

Voilà, j'ai enfin eu du temps juste pour écrire et avancer mon Nano. J'ai abandonné après les échecs d'hier, de faire une histoire de manière chronologique, et j'ai écrit les scènes clés de l'histoire dans l'ordre où elles se passent.
Mais je n'ai plus de structure, c'est une liste de scènes, plus qu'une liste de chapitre.

Celle dont je suis fière est la troisième écrite aujourd'hui, alors que je passe les 18k sur cette histoire. Attention, c'est du premier jet :



Elsa avait pris l’habitude de toujours passer une heure ou plus à l’Association. Elle trouvait apaisant de croiser toutes ces personnes, qui ne savaient pas forcément d’où elle venait, et qui ne la regardait pas de haut ou de bas. Même si au fil des jours, elle parvint à repérer un sourire en coin, quand elle sentait qu’on parlait d’elle, comme si on s’amusait d’une chose qu’elle ignorait.
Elle s’était très rapidement entendue avec tout le monde, sans trop de soucis. Elle n’avait pas encore vraiment l’impression d’être totalement intégré dans le petit monde de l’Association, et même si elle s’émerveillait toujours du si bon fonctionnement, elle avait bien compris qu’il y avait quelques commentaires qu’elle faisait qui révélait qu’elle n’était pas encore comme eux tous. Il y avait quelque chose de fondamental qu’elle ignorait.
Et jusqu’à ce jour, elle pensait que c’était simplement parce qu’elle n’avait pas totalement adopté les coutumes de l’Association. Ce jour-là, elle découvrit que ce n’était pas du tout cela. C’est quand Mark vint la trouver, elle s’appliquait sur un dessin au fusain. Elle avait toujours été douée au dessin mais avait laissé ça de coté quand elle avait découvert l’informagie. Quand elle avait vu le matériel, elle n’avait pas vraiment résisté, et était revenue à sa première passion.
Elle n’avait pas aperçu tout le monde qui passait derrière elle, pour admirer son dessin, qui représentait le campus vu de la tour de la connaissance. Puis toutes ces personnes qui quittaient les lieux, pour rentrer chez eux.
— Elsa ? Il est bientôt vingt-trois heures, et je dois ouvrir à sept heures du matin, demain.
Elle l’écouta d’une oreille distraite, ne prenant pas le temps d’analyser ce qu’il disait, concentrée sur son dessin pour donner l’impression de merveilleux qu’elle avait tellement ressenti ce jour là, paradoxalement, le pire de son existence.
Mark s’éclaira la voix, comprenant qu’elle ne l’écoutait pas du tout.
— Je ferme. Tu peux revenir demain matin ?
— Hein ?
Il soupira, heureux d’avoir tiré une autre réaction de la jeune femme que son mutisme artistique.
— Oui, il est vingt-trois heures, et j’aurais du rentrer deux heures plus tôt. Donc, est-ce que tu peux poser ton œuvre et ton matériel.
— Je peux, juste terminer… De toute manière, je ne suis pas sûre que j’aie le courage de me remettre dessus une autre fois.
La douleur d’avoir perdu son poste de rêve n’était toujours pas effacée de sa voix, et Mark compris qu’il ne pouvait pas vraiment s’opposer à ça.
— Une demi-heure. Pas plus, sinon je te mets à la porte.
— Oui, oui.
Le ton sur lequel elle avait dit ça lui fit craindre le pire. Il se remit au bureau qu’il occupait un peu plus tôt et s’absorba à nouveau dans le roman policier qu’il lisait. Ses yeux se fermaient de fatigue et il se jura que plus jamais, il ne ferait la fermeture de l’Association. Surtout si la jeune Elsa était en train de dessiner.
Il commençait à comprendre qui avait fait le crime, bien avant le journaliste dont il lisait les aventures quand la porte s’ouvrit brusquement.
— Tu es encore là, Mark ? D’habitude quand c’est encore ouvert à cette heure, c’est John qui est là.
— John assiste pour la naissance de sa petite fille. Il sera pas là de toute la semaine et de la suivante. Après il doit garder les grands, et donc sera là juste de temps en temps jusqu’à la fin des vacances. Mais qu’est-ce qui t’amène là, Theirn ?
— Comme d’habitude, le besoin de décompresser.
— Tu fais un boulot qui te bouffe trop, tu devrais déléguer un peu.
— Je ne referais jamais cette erreur. Tu peux me croire. Il faudra que ce soit quelqu’un en qui j’ai entièrement confiance, plus que ce que j’avais  pour lui… Et cela n’est pas près d’arriver. Ma confiance ne s’accorde pas à des inconnus, Mark, et c’est très facile de la perdre.
— Tu es trop sérieux. Tout le monde n’est pas mauvais comme ceux que tu as pu rencontrer dans ta vie.
— Je connais les hommes et la nature humaine. Ça ne me facilite pas la tâche de faire confiance à quelqu’un d’autre.
— Ahah, toujours ton optimisme débordant, Theirn.
Les deux hommes s’étaient déplacés dans la pièce et ils se rapprochaient de l’endroit où Elsa se trouvait. Complètement dans son œuvre, elle n’avait pas compris leurs paroles.
— Si tu veux savoir pourquoi c’est encore ouvert, faudra que tu demandes à cette jeune fille, qui refuse de quitter son siège.
Un léger murmure quitta les lèvres choqué de l’archimagicien. Il n’avait pas remarqué la silhouette de la jeune femme, qui dégageait pourtant dans la pièce austère une aura particulière.
— Elsa Bykov…
Son souffle ne fut pas entendu par la concernée, mais elle releva le regard. Son sixième sens lui soufflait qu’il se passait quelque chose d’important. Ses yeux se plongèrent dans les yeux sombres de l’homme qu’elle s’attendait le moins à trouver ici : Theirn Deschanels.
— Mais que faites-vous ici ?
La question aurait pu être mutuelle si Elsa avait suffisamment repris ses esprits. Elle blanchit, ne sut pas quoi dire, comment ne pas perdre la face devant lui, elle était tétanisée devant la possibilité qu’il soit là. C’est à ce moment-là que Theirn remarqua le sujet du dessin.
— Vous avez une bonne mémoire visuelle.
— Euh, je vais y aller. Désolé. Au revoir, Monsieur Mark.
Elle replia à la hâte ses affaires dans son sac à main, laissant tout en plan, retournant en arrière pour attraper son sac, puis oubliant définitivement son manteau.
Elle quitta l’atmosphère soudainement irrespirable des locaux, et le froid la fit frissonner, mais comme cela ne répondait pas à sa question existentielle, elle ne se laissa pas embarquer.
Mais que faisait Theirn Deschanels dans un endroit pareil ?

Voilà, j'espère que vous avez apprécié autant que j'ai apprécié de l'écrire !

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