lundi 26 novembre 2012

Extrait - Corporation du Dragon - Rencontre au manoir Deschanels

Voilà un nouvel extrait, que j'ai écrit hier.
Comme d'habitude, c'est du premier jet, donc la qualité de l'écriture est assez fluctuante.
On y retrouve Elsa qui commence à évoluer, et qui a rencontré Deborah (Debbie), la soeur de Theirn dans une ville qu'elle visite avec l'Association. Elle perd le groupe de vue, et accepte l'invitation de la jeune fille à passer au manoir des Deschanels jusqu'en début de soirée, où Theirn doit faire visiter une source à tous les membres de l'association.

[...]

Elsa se laissa guider par la jeune adolescente qui connaissait parfaitement son quartier. Dès qu’elle ouvrit la porte, un lutin vint les accueillir, et se pencha bien bas devant Elsa.
— Mademoiselle Bykov, Altaïr est ravi que vous ayez retrouvé le chemin de la maison. Voulez-vous que je vous annonce au maître de la maison ?
— Theirn est déjà là ?
Deborah n’écoutait pas la réponse à sa propre question et filait dans les pièces du manoir, à la recherche de son grand frère.
— N’en faites rien, lutin. Mais expliquez-moi plutôt d’où vous connaissez mon nom et pourquoi Altaïr me dit quelque chose…
— Altaïr est mon nom, et nous nous sommes déjà croisés, il y a quelques mois. Vous êtes maintenant prête à prendre votre rôle dans le monde. Et lui est près aussi. Il a bien réfléchi à la leçon… Si vous me permettez, je vais vous montrer le chemin. Veuillez me suivre, et simplement laissez vos affaires en vrac, quelqu’un s’en occupera dès que nous serons partis.
Elsa se souvint de tous ce qui avait suivi la rencontre avec le lutin. Tout était parti de lui. Mais elle ne s’expliquait pas pourquoi il lui parlait de cette manière. Ni à quoi elle était soi-disant prête…
Il la guida dans des couloirs obscurs, mais elle ne voulait pas le quitter, car dans ce manoir d’Archimagicien, elle se sentait parfaitement capable de se perdre. Elle s’arrêta en sursaut, à un moment, quand elle reconnut un tableau très familier sur le mur près duquel elle passait.
Le lutin la regardait avec un sourire en coin.  Il ajouta avant de rependre la marche :
— Mon maître, Theirn Deschanels, a investit récemment dans l’œuvre d’une dessinatrice. Elle fait de très beau et très réaliste dessins. Il a toutes la collections, sauf deux de ses œuvres. Ces deux-là sont des dons de l'artiste à des proches, des portraits. Il a quand même pu les admirer. Et j’ai moi-même vu celui qui était dans le bureau de votre sœur. Une merveille.
Elsa restait muette, en regardant le bateau qui semblait vouloir s’éveiller et quitter le port à tout moment.
— C’est lui qui a acheté mes tableaux ?
Son ton était à la limite entre l’étonnement et l’extase, l’émerveillement et l’incompréhension.
— Mais… Pourquoi il a fait cela ?
— Pour plusieurs choses, Mademoiselle Bykov.
La voix qui venait de sa gauche la fit sursauter. Elle se tourna brusquement pour voir le maître des lieux qui signifiait au lutin qu’il pouvait vaquer à nouveau à ses occupations précédentes.
— La première, c’est que cela permettait de donner des fonds à l’Association, et d’une manière que Mark ne serait pas sur mon dos. Il n’aime pas que mes dons pour l’Association soient renseignés aux Administrations. Après, ils font des enquêtes, et c’est de l’administratif lourd. Passer par l’achat d’une œuvre ne rentre pas dans le cadre des dons pour l’association. Celle-ci, c’est pourquoi j’ai demandé à Mark de pouvoir les acheter. La principale, pour avoir envie de les acheter, c’est que je trouve qu’ils sont magnifiques. Vous avez un réel talent, Mademoiselle Bykov. Et je vous admire pour cela. En dernière raison, il y a le fait que cette maison est particulièrement vide, quand je ne suis pas là. Et cela m’embête que ma sœur vive à l’année dans une maison vide.
Elsa ne répondit rien à la longue tirade. Elle ne savait pas vraiment quoi dire, ni ce qu’elle pourrait dire pour faire passer la tension qu’elle avait ressenti à l’entendre surgir, comme s’il apparaissait de nulle part.
— Deborah m’a dit que vous vous étiez rencontré. Oserais-je demander comment ?
— Oh, votre sœur aurait pu vous le dire… Je l’ai… hum, reconnu et je suis allée à sa rencontre. Nous avons tant et si bien parlé que j’ai perdu le groupe de vue.
— Elle m’a dit quelque chose dans ce goût là. Par contre, elle n’arrivait pas à comprendre comment vous aviez pu la reconnaître, ne l’ayant encore jamais rencontrée.
Elsa commençait à sentir ses joues s’échauffer. Elle sentait son attention, sur elle. Il ne la laissera pas mentir cette fois-ci. Elle n’avait pas d’autre choix que d’avouer qu’elle avait regardé dans le Mobilomagique.
— Hum… Comment dire… J’étais sure que c’était elle, c’est comme si j’avais des souvenirs où je la connaissais. Des souvenirs qui ne m’appartenaient pas.
— Comme si c’était des souvenirs qu’on vous avait fournis, c’est cela ? Et qu’en… Venez, nous  ne sommes pas loin du salon moyen où ma sœur aime à faire ses études.
Elle accepta très facilement, et le suivi dans le dédale de pièce. Ils arrivèrent dans une petite salle, où Deborah les attendait, sans vraiment les regarder, les yeux soi-disant dans un journal dont elle ne tournait aucune page.
— Et bien, nous voilà tous les trois. Je ne sais pas ce que vous pensez, mais je me demande si on ne pourrait pas manger ici. Debbie, voudras-tu venir avec moi ? Je sais que les autres années, à la fête de l’Association, tu n’étais jamais dans la région, alors, cette fois-ci ?
Deborah le regarda, déposa complètement son journal et réfléchit avant de demander d’une petite voix ce qu’ils allaient faire.
— Tu rencontreras certains membres de l’Association. Eux te rencontreront. Mark, notamment est là.
— Je vais certainement m’ennuyer. Tu sais que je n’aime pas du tout ces soirées mondaines où tu essayes de m’emmener.
Ces paroles déclanchèrent un grand sourire et un rire franc du grand frère. Il regarda sa sœur et passa une main dans ses cheveux.
— Je n’aime pas du tout ces soirées mondaines, mais c’est notre rôle, en tant qu’archimagicien, de savoir correctement s’y tenir, et d’avoir les bonnes relations. Mais la fête de l’Association n’a rien à voir. Déjà, je suis le seul archimagicien à y aller. Je n’espère pas pour tellement longtemps.
Il jeta un léger regard en coin vers la femme silencieuse du trio, Elsa.
— Mais une jeune fille comme toi devrait très vite trouver à t’amuser correctement. Après tout, si l’Association a un nom aussi vague c’est une volonté qu’elle puisse servir à tout le monde, de la manière dont il le désire.
Elsa apprenait de nombreuses choses aujourd’hui, entre le fait que Theirn fut celui qui avait acheté ses tableaux, et la raison que l’Association soit sans nom particulier, le lien exact qui reliait Deborah et Theirn, beaucoup plus profond que ce qu’elle n’avait perçu des vagues souvenirs la concernant. Et elle avait bien l’impression que les surprises de la journée n’étaient pas encore terminées.

On le sent, j’atteins les  40k de l'histoire, et les intrigues semblent se résoudre. Bon, il y a encore un coup d'éclat final que j'écris normalement cette semaine, sinon, tout est écrit, même en résumé.
J'espère que vous avez apprécié !

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